Marcelo Rozenberg, lauréat du Prix Emilie du Châtelet 2018

Marcelo Rozenberg, argentin, est un physicien de la matière condensée, internationalement reconnu pour son  activité pionnière dans le traitement des effets des corrélations électroniques, en particulier dans la transition de Mott. Il a effectué son doctorat à l’Université de Rutgers aux États-Unis avant de poursuivre par un post-doc en France durant 4 ans, à l'ENS puis l'ILL. Il a ensuite été nommé professeur à l’Université de Buenos Aires et  finalement revenu en France, à l’Ecole Polytechnique, en 2003. Actuellement directeur de recherche au CNRS (LPS-Orsay, Université Paris-Sud/CNRS), Marcelo Rozenberg a très tôt (2004) réalisé l’importance des mémoires résistives, reposant sur les  changements de résistance électrique dans des oxydes, induits par des pulses de courant.

Avant son recrutement au CNRS en 2004, Marcelo Rozenberg a été un des développeurs majeurs de la théorie dynamique de champ moyen, décisive pour résoudre des problèmes d’électrons fortement corrélés restés longtemps inaccessibles.

En 2011, sa collaboration avec des expérimentateurs du site d’Orsay (CSNSM, Université Paris-Sud/IN2P3/CNRS.) et aussi  du Thales-CNRS sur les gaz bidimensionnels d’électrons présents à la surface d’oxydes SrTiO3 pointe les effets essentiels des lacunes d’oxygène pour créer la conductance et confiner la couche conductive strictement à la surface.

Plus récemment, il fut probablement l'un des premiers en France à prolonger cet intérêt initial sur ces matériaux porteurs de mémoires pour les comprendre comme matériaux neuromorphiques, permettant la fabrication de synapses et neurones artificielles. Ses contributions déterminantes proposent des modèles devenus maintenant références dans le domaine. Proche des expérimentateurs, M. Rozenberg a pu aussi contribuer à un brevet récent avec l’IMN (Université de Nantes/CNRS), pour fabrication des neurones éléctroniques avec des matériaux, oxydes de même type mais d’une autre classe, que présentent la transition de Mott.

La notoriété internationale de Marcelo Rozenberg se traduit en invitations récurrentes au Japon (AIST de Tsukuba et Université de Tokyo) en Californie (UC San Diego) en Inde (IISC Bengalore) et bien sûr en Argentine. Elle se manifeste aussi avec des articles d’audience exceptionnelle, en particulier celui publié dans « Rev Mod Phys » cité plus de 5000 fois depuis 1996.

Le jury des Grands Prix de la SFP est heureux de lui décerner le Prix Emilie du Châtelet 2018.

 

Membres du jury : 

Silke Biermann - Professeure à l'Ecole Polytechnique et coordinatrice de l'équipe Matière condensée du CPHT. Lauréate du prix Paul Langevin 2016

Jacqueline Bloch - Directrice de recherches CNRS, Lauréate du Prix Jean Ricard 2015 et de la Médaille d'argent du CNRS 2017

Gilles Chabrier -  Directeur de recherches au CNRS, CRAL ENS Lyon - lauréat du Prix Jean Ricard 2010

Anne-Isabelle Etienvre - Directrice du Service de Physique des Particules (SPP) CEA Saclay

Alain Fontaine - Secrétaire délégué aux Prix pour la SFP

Catherine Langlais - Présidente de la SFP

Henri Mariette - Directeur de recherches CNRS Institut Néel

Sylvie Rousset - Vice-Présidente de la SFP

Minh Quang Tran – Président de la Swiss Physical Society (SPS)

Bart Van-Tiggelen – Président de la Commission Publications de la SFP

Guy Wormser - Directeur de recherches CNRS, LAL

 

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