Lauréats des prix Jeunes Chercheurs/euses SFP 2013&2012 : Mathieu Perrin-Terrin, Anna Lombardi et Emmanuel Jacquet

A l'occasion de l'événement Regards de Physicien(ne)s organisée par la section Paris Centre le 23 janvier 2015, la SFP a eu le plaisir de décerner les Prix Daniel Guinier 2013 et Saint Gobain 2012 & 2013 à trois jeunes chercheurs.

Les Prix Jeunes Chercheurs/euses de la SFP – Daniel Guinier et Saint Gobain - récompensent un jeune doctorant ayant récemment soutenu sa thèse. L'importance du thème de recherche, la qualité et l'originalité des résultats obtenus ainsi que la clarté de la présentation sont les critères principaux pour distinguer les lauréats.

 

Prix Daniel Guinier 2013

Mathieu Perrin-Terrin est un brillant jeune physicien (27 ans) ayant fait sa thèse dans le laboratoire de physique des particules de Marseille (CPPM) sur LHCb, l'une des 4 expériences construites auprès du collisionneur LHC au CERN. Il est maintenant employé par le CERN sur un poste de "fellow" (contrat de 3 ans).  Le sujet de sa thèse était la recherche de la désintégration extrêmement rare  (une sur 1 milliard environ) du méson B0s en une paire de muons. L'intérêt de cette mesure est très grand car le modèle standard de la physique des particules permet de calculer ce rapport de branchement à mieux que 10% tandis que les modèles incluant de la physique au-delà de ce modèle prédisent dans la plupart des cas des rapports de branchements nettement plus grands.

Dans cette grande collaboration de plus de 600 physiciens, Mathieu Perrin-Terrin a été la clé de voûte de cette analyse qui a abouti pour la première fois à l'observation de ce signal, au niveau prédit par le modèle Standard. Grâce à sa très bonne connaissance des modèles au-delà du MS, Mathieu, a su exploiter ces données. 

 Mathieu a présenté, de la part de la collaboration ces résultats dans de très importantes conférences internationales et a contribué à l'écriture de tous les articles publiés sur le sujet. A la suite de cette contribution remarquable, il a été l'un des 2 représentants de LHCb, choisi par le CERN pour participer au groupe de travail chargé de combiner les résultats des 3 expériences ATLAS, CMS et LHCb.

 

Prix Saint Gobain 2013

Anna Lombardi, est spécialiste de la spectroscopie d'absorption et étude optique en régime ultra-rapide de nanoparticules métalliques individuelles. De telles particules adoptent des formes complexes (bipyramides, nano-batônnets,...), et sont d'une grande actualité tant du point de vue des applications possibles (capteurs, santé, nano-électronique) que de la compréhension des processus fondamentaux dominant leur réponse optique. Ses premiers résultats les plus novateurs du travail concernent la caractérisation optique et vibrationnelle de nano-objets allongés (bâtonnets et bipyramides) synthétisés en collaboration avec l'ICMCB à Bordeaux. 

Son résultat le plus marquant de la thèse est la démonstration expérimentale et sa description théorique de l’effet de couplage dit "Fano" au sein d'un dimère composé d'une particule d’or et une particule d’argent. Un choix astucieux des longueurs d'onde du laser, justifié par une modélisation, permet de sonder préférentiellement l'or, et grâce à la résolution temporelle, mettre en évidence une résonance de Fano au sein du dimère. En faisant varier la longueur d'onde du laser de pompe, la température de la particule d'or au sein du dimère a été déterminée.

 

Prix Saint Gobain 2012

Le travail de thèse d’Emmanuel Jacquet, réalisé au Muséum National d’Histoire Naturelle, aborde la dynamique des gaz et poussières dans la nébuleuse solaire et sa corrélation avec les propriétés chimiques et minéralogiques des météorites chondritiques.

Elle aborde par une approche théorique un problème très important, la séparation des solides et du gaz dans un contexte de turbulence magnéto-rotationnelle dite de Balbus-Hawley, et la pétrologie des chondres dans des chondrites de nature différente. Les mesures expérimentales sont prises en compte pour contraindre le modèle. La discussion de l’interaction visqueuse débouche sur une présentation de la physique de l’accrétion comme équilibre entre turbulence et drague visqueuse. Les résultats sont nouveaux et contribuent à donner une image théorique des conditions et des procédés qui ont conduit aux mélanges observés dans la nébuleuse solaire.

Une autre partie de ce travail se rapproche des préoccupations immédiates des minéralogistes sur les spéciations induites. Elle  se concentre sur les éléments-trace dans la mésostase et les minéraux de chondres de chondrites carbonées. Les chondres ont fait l’objet d’un refroidissement lent en opposition au refroidissement rapide des pyroxènes. La corrélation entre le fractionnement des terres rares des olivines et la granulométrie est convaincante.

 

Cérémonie de remise des Prix le 23 janvier au Cnam à Paris - Amphithéatre Painlevé - à 15h30

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